Journée régionale de nettoyage des plages et des fonds marins

L’école de la mer de Guadeloupe organisait la 14e édition de la Journée régionale de nettoyage des plages et fonds marins. Les équipes des réserves naturelles n’ont pas manqué d’apporter leur aide à cette action éco-citoyenne qui a pour objectif de ramasser le plus de déchets possibles sur les plages et sous l’eau. À La Désirade comme à Petite Terre, durant le week-end du 12 et 13 octobre, nos deux équipes ont collecté et jeté en déchetterie une quantité importante de déchets.

Direction la déchetterie pour les poubelles de La Désirade
Les déchets de Petite Terre ont été ramenés en Guadeloupe à la fin de la mission

Sur La Désirade, l’équipe était composée de Ruddy et Christophe nos deux écovolontaires, Joël un de nos quatre gardes de réserve et Rémi notre chargé de mission ONF. Ce sont 15 sacs poubelles (dont 7 de 100L et le reste de 50L) de déchets qui ont été ramassés sur les 2 jours. La grande majorité des déchets sont des rejets de la mer et par conséquent du matériel de pêche. Certains objets sont voyageurs comme une bouteille en plastique du Maghreb ou une conserve de Grèce retrouvées sur nos plages désiradiennes. Plusieurs objets n’ont pas pu être ramassés faute de moyen, notamment des casiers de pêche ou des cordes coincés sous les enrochements. Leurs emplacements ont été notés afin de procéder plus tard à leur enlèvement.

Joël, Christophe et Ruddy après le ramassage du samedi
Le dimanche, les déchets sur Désirade ont été plus nombreux que le samedi

Sur Petite Terre, les déchets ont été moins nombreux. Notamment parce qu’un entretien plus régulier des plages est effectué. C’est tout de même 4 sacs poubelles de 50L et un filet de chalut qui ont été collectés. Monique et Yoan les deux écovolontaires ont accompagné Jean-Claude notre garde de réserve pour former l’équipe de Petite Terre.

Yoan, Jean-Claude et Monique (à la photo) se sont occupés du littoral de Petite Terre

Les deux groupes ont été efficaces dans leur travail qui s’est déroulé dans la joie et la bonne humeur malgré la forte chaleur et les kilomètres de littoral parcourus.

Pas toujours évident de transporter les déchets en contre bas des criques de Désirade

L’équipe rappelle aux personnes fréquentant les deux réserves naturelles qu’il est de leur devoir de respecter ces sites en veillant à ne laisser aucun déchet derrière leur passage.

Une vieille connaissance est de retour

Un tournepierre à collier, bagué en mai 2015 aux Etats-Unis avec un flag vert EKV, passe son 5e hivernage sur la réserve naturelle de la Petite Terre.

Notre tournepierre bagué en présence de ses congénères

Cette année, il a été observé pour la première fois sur Petite Terre après la migration post-nuptiale le 10/09/2019 sur la cocoteraie en compagnie d’autres tournepierres. Il pourrait y séjourner jusqu’au premier trimestre 2020 avant de regagner sa zone de reproduction. 

Ce limicole niche en Amérique du Nord dans le Nord arctique canadien et hiverne aux Etats-Unis, en Caraïbe et en Amérique du Sud.

Le tournepierre est observable toute l’année sur Petite Terre. En effet, quelques individus non reproducteurs n’entreprennent pas la migration. Au dernier comptage le 17/09, 77 tournepierres ont été dénombrés sur les 201 limicoles.

Soyez vigilants et signaler les oiseaux bagués à l’équipe de la réserve.

Plus d’informations sur les oiseaux de la Petite Terre avec le rapport AMAZONA n°43 à consulter sur notre site : https://reservesdesiradepetiteterre.com/etudes/


Article rédigé par Eric Delcroix.

Forte activité de ponte des tortues à Petite Terre !

De nombreuses traces de tortues à la Pointe de sable
(Crédit: A. Le Moal)

La saison des pontes de tortues marines sur la Petite Terre bat son plein. Nous sommes au pic de ponte des tortues vertes et le nombre de pontes de tortues imbriquées commence à diminuer. En cette fin de mois d’août, ce sont plus de dix activités de ponte par nuit que nous dénombrons, allant jusqu’à 38 traces comptabilisées le 23 août. Certes,  une partie de ces tentatives de ponte sont des échecs mais l’activité nocturne n’en reste pas moins importante. Le suivi des pontes par comptage traces est assuré par le personnel de la réserve. L’équipe est renforcée par Alexandra LE MOAL qui fait des missions de dix jours par mois depuis mars et ce jusqu’à décembre.

Activité de ponte d’une tortue verte (Crédit: A. Le Moal)

À titre d’exemple, en 2018 nous avons recensé 533 activités de ponte de tortue verte et 291 d’imbriquée. Nous verrons si cette année sera meilleure.

Crédit: E. Delcroix

Capture d’un iguane commun à La Désirade

Et de un…

Après de longues semaines de recherches, la mission ONF de ce vendredi a réussi à déloger l’un des deux iguanes communs réfugiés dans un groupe d’arbres derrière le Carrefour Market du bourg de la Désirade.

Ils avaient déjà été aperçu à plusieurs reprises par les gardes de l’Association Titè ainsi que par les riverains.
C’est grâce à l’aide précieuse des riverains que l’iguane commun a pu être capturé.

L’autre iguane commun est toujours en fuite

Cette capture rocambolesque n’aurait pas été possible sans l’aide des membres de ce réseau de lutte qui commence à se constituer.
Du signalement à la prise en charge toutes les contributions ont été utiles. La capture du second iguane reposera elle aussi, sur les ressources mutualisées.
Pour que les acteurs locaux soient pleinement impliqués, nous vous proposerons très bientôt une session de formation à la capture d’iguane.
Commencez à réserver vos places !

Texte rédigé par Sylvie LOÏAL, chargée de mission ‘Aménagement et gestion d’espaces naturels.

L’iguane commun capturé avait été pris en photo par une riveraine il y a déjà plus d’un mois
L’association Titè s’était mis en oeuvre pour capturer l’iguane

Mission de suivi iguane sur La Désirade et Petite Terre

CMR iguane de Désirade du 7 au 14 juin 2019

CMR iguane de Petite Terre du 4 au 11 avril 2019

Les missions de suivis des iguanes sur Petite Terre et la Désirade utilisent la méthode de CMR (Capture-Marquage-Recapture). C’est un protocole qui permet de connaitre l’état d’une population à un endroit donné. Sur nos réserves naturelles, cette méthode est appliquée aux iguanes des petites Antilles. L’objectif étant de voir l’évolution de la population des individus sur plusieurs années. Ainsi, pour la Désirade, il s’agissait de la sixième mission consécutive et la cinquième pour Petite Terre.

À Désirade, la mission n’a pas lieu sur la réserve naturelle mais à la pointe Colibri de l’autre côté de l’île. Dans les deux cas 6 secteurs de prospection sont définis.

Comment se déroule la mission ?

Des zones de prospection sont définies sur lesquelles vont tourner des équipes de deux personnes. L’objectif est de capturer les iguanes se trouvant dans cette zone. Une fois un iguane attrapé, on commence par vérifier s’il possède une puce d’identification. Si ce n’est pas le cas, on lui en injecte une dans la cuisse. L’équipe procède ensuite à de nombreuses prises de données (taille, poids, état de santé etc.). Enfin, un marquage externe est réalisé en inscrivant une lettre et un numéro sur le corps de l’animal . Après ces manipulations, l’iguane est remis en liberté là où il a été capturé. Les autres jours, les équipes continuent de capturer les iguanes non marqués et notent le code des iguanes revus. À la fin de la mission, l’ensemble des informations sont récoltées et analysées.

Pesée d’un iguane juvénile
Inscription d’un identifiant sur chaque nouvelle capture

Résultat de ces deux missions

La Désirade :

  • 144 captures dont 38 nouveaux iguanes
  • 116 relectures

Ces chiffres sont bas et montrent une continuité avec les années précédentes. L’habitat des iguanes sur la pointe Colibri est très détérioré avec des dépôts de sargasse, les effets des cyclones de 2017 et la mise en place de grillage qui peuvent blesser les iguanes.

Petite Terre :

  • 578 captures dont 222 nouveaux iguanes
  • 319 relectures

Résultats qui restent habituels pour Petite Terre.

La quasi totalité des iguanes sont attrapés avec une perche afin de ne pas trop s’approcher d’eux et les effrayer

Sauvetage d’une tortue imbriquée sur Terre de Bas

Le 19 juillet, l’équipe de la réserve naturelle a procédé à un sauvetage et une remise à l’eau d’une tortue imbriquée qui s’était retrouvée prise dans les branches et racines de la végétation.

Au cours d’un comptage trace tortue sur la plage Est de Terre de Haut, il a été observé une trace montante de tortue (de la mer vers la plage). Dans ces cas-là, l’objectif est de trouver la trace descendante (de la plage vers la mer) afin de pouvoir relier les deux et essayer de trouver l’endroit où la tortue aurait susceptiblement pu pondre. Ce jour-là, aucune trace descendante n’est observée auprès de la trace montante. Après quelques recherches, une tortue imbriquée est aperçue dans des racines et branches d’un romarin noir. Elle est inaccessible, a les yeux fermés et ne réagit pas au bruit.

Rapidement, du matériel est amené sur place. Dans un premier temps, un seau d’eau est rempli et est jeté à distance sur la tortue. Le personnel de la réserve se fraie un chemin jusqu’à elle. Entre temps, la tortue ayant reprit ses esprits, tente de s’enfoncer un peu plus dans la végétation. Avec l’aide des agents sur place, la tortue est libérée et remise dans le sens de la mer. Sans demander son reste, la tortue file rapidement à la mer.

À l’observation de l’ancienneté de la trace montante, la tortue a dû rester coincée au moins deux jours. Sans l’ombre du romarin qui l’a maintenu à l’abri du soleil et l’intervention humaine de la réserve pour la libérer, la tortue n’aurait pas pu survivre.

Limitation de la population de rats sur Petite Terre

Depuis 2017, l’équipe de la réserve naturelle de Petite Terre réalise 3 fois par an des missions de limitation de la population de rats. Un endroit en particulier est ciblé, il s’agit du muret empierré à l’ouest de l’île. La raison de ce site est qu’il abrite la population de Scinque. Un lézard devenu rare et endémique de Petite Terre. Unique en son genre car différent de celui de La Désirade. Son nom est le Mabuya parviterrae. Le rat est son principal prédateur et la population de ce dernier prolifère à grande vitesse. Sans action de la part de l’équipe de la réserve, la survie du Scinque de Petite Terre devient difficile.

La mission dure sur 3 jours. Les pièges sont posés d’un bout à l’autre du muret tous les 5 mètres. Ce sont 91 pièges mis en place sur une longueur totale de 450 mètres.

Comment fonctionnent les pièges ?
Il s’agit d’une petite cage ouverte avec à l’intérieur un appât, mélange de beurre de cacahuète et d’avoine, accroché à un système de ressort qui ferme automatiquement la cage quand le rongeur tire sur l’appât.

Piège disposé sur le muret

Comment fonctionne la mission ?
Le premier jour, les pièges sont mis en place à 17h puis un premier passage est effectué à 21h. Les rats sortent surtout lorsque la chaleur de la journée retombe. Les pièges sont réactivés dans la foulé et sont relevés une nouvelle fois à 7h afin d’être remis en fonctionnement jusqu’au prochain passage à 17h et ainsi de suite sur les 3 jours.
Les périodes de piégeage sont donc :
– 7h-17h
– 17h-21h
– 21h-7h
Lors des passages, l’équipe est constituée de 3 ou 4 personnes. Elle part d’un bout du muret afin de se diriger à l’autre extrémités. La première personne s’occupe de la mise à mort des rats capturés et laisse le rongeur à côté de la cage. La seconde personne s’occupe de noter pour chaque piège (qui sont numérotés) son état au moment du relevé : rat mort, piège déclenché mais pas de prise, piège activé par un bernard-l’ermite, piège toujours actif etc. Enfin les 3e et 4e membres réactivent les pièges et réappâtent de nouveau lorsque cela est utile (il arrive régulièrement que les bernard-l’ermite mangent les appâts). Il prélève aussi de l’ADN sur chaque rat afin d’envoyer les échantillons à l’INRA qui réalise des études génétiques par la suite.

Bernard-l’ermite ayant déclenché un piège

Le nombre de rats capturés diminue à chaque nouvelle mission. Des résultats encourageant pour la réserve naturelle qui compte poursuive encore ce genre d’opération.

Animation pour des élèves CM1/CM2 de l’école Joseph Ignace des Abymes

Le 17 juin 2019, la réserve naturelle de Petite Terre a eu le plaisir d’accueillir des élèves de CM1/CM2 de l’école Joseph Ignace des Abymes. Suite a un projet pédagogique pluridisciplinaire sur l’année, intitulé « Mon océan, ma planète et moi », qui avait pour but de faire découvrir les écosystèmes marins et terrestres ainsi que le rôle majeur des océans dans la régulation des climats, les élèves ont eu la chance de se rendre sur Petite Terre. Une forme d’aboutissement et de récompense pour des élèves qui ont appris à nager en mer tout au long de l’année afin de pouvoir effectuer du snorkeling (palmes-masque-tuba) dans le lagon de la réserve.

Effectivement, les enfants se sont relayés pendant une grande partie de la matinée sur 4 ateliers qui étaient animés par le personnel de la réserve : un atelier concernant la flore de l’île, un autre sur les oiseaux et le phare, un troisième sur les iguanes des Petites Antilles peuplant Petite Terre et enfin le quatrième, la découverte de la vie sous-marine en snorkeling dans le lagon. Pour ce dernier, l’école avait fait appel à des secouristes en mer et des sapeurs-pompiers afin d’assurer la sécurité des enfants. Cette journée a permis de joindre l’utile à l’agréable dans un cadre qu’ils découvraient tous.

L’après-midi, ils ont encore pu profiter du lagon avant de repartir dans la bonne humeur sur Saint-François.

Explication de la flore du littoral de Petite Terre
Les enfants découvrent les abords du lagon
Visite du phare
Les enfants prennent connaissance du panneau explicatif sur les iguanes

Premières observations de Petites Sternes sur les plateformes de Petite Terre

Voilà maintenant 2 mois que les plateformes à destination des Petites Sternes sont installées et opérationnelles à Petite Terre et les premiers résultats ne se sont pas fait attendre. Anthony Levesque, ornithologue, a réalisé des suivis sur site depuis l’arrivée des Petites Sternes mi-mars. La première sterne qui a été observée a eu lieu le 14 mars et c’est une date record pour cette espèce.

Petite Sterne photographiée à Petite Terre

Voici ce qui a été relevé :

  • Au moins 17 couples occupent la plateforme de la saline 1 (au moins 5 poussins le 21 mai)
  • Au moins 30 couples occupent la plateforme de la saline 3 (au moins 18 poussins le 21 mai dont 3 volants)
  • En parallèle, 125 couples sont installés sur la partie ouest de la pointe de Sable de Terre de Bas où la zone a été temporairement protégée.

Mise en défens de la zone de ponte

Ces observations démontrent une fréquentation exceptionnelle cette année des Petites Sternes sur Petite Terre. Les équipes des réserves ne peuvent que se satisfaire de tels résultats dont la conservation et la préservation des espèces se reproduisant à Petite Terre sont leur priorité. Il est donc utile et important de rappeler que la Petite Sterne pond des œufs mimétiques à même le sol sur les plages, et que nous nous devons d’être vigilants à l’endroit où nous posons les pieds.

Plateforme saline 3 très largement occupée

La Réserve Naturelle s’invite à la Fèt A Kabrit 2019

La Fèt A Kabrit est un évènement annuel qui attire, le temps d’un week-end, de nombreux visiteurs sur l’île de La Désirade. Tous les ans, les agents de la réserve naturelle tiennent à faire découvrir à ceux qui le souhaitent, les spécificités et actions qui entourent la réserve de La Désirade. Profitant de l’afflux de visiteurs, cette année n’a pas dérogé à la règle et, en ce week-end du 20 et 21 avril 2019, la réserve naturelle a tenu un stand sous le carbet se trouvant à l’entrée de la réserve. Ainsi, les curieux se rendant sur le site de la réserve naturelle ont pu, au contact d’une écovolontaire Titè et d’un agent de l’ONF, en apprendre plus sur la réserve naturelle. Des explications et visites de la plage géologique ont été faites, des livrets de jeux et coloriages concernant nos réserves ont été distribués à destination des enfants, nos amis les iguanes et tortues ont aussi eu leur lot de questions et tout un tas d’autres informations ont été fournies. Le week-end de la Fèt A Kabrit aura donc été l’occasion de promouvoir la beauté et les richesses qui composent l’île de La Désirade au travers ses réserves naturelles.